Forces vives
« Le merveilleux « Itinéraire » »
La 2ème oeuvre, « Forces vives » de François Bousch fut l’apogée du concert.
Utilisant toutes les possibilités d’expression musicale : instruments traditionnels, électroacoustiques, bande magnétique, voix humaine, cette oeuvre où règne une atmosphère cosmique, est cependant pleine d’humanité. Cela non seulement par la pureté de la voix de soprano de Nell Froger mais aussi par le traitement musical de certaines séquences qui n’est pas sans rappeler les plus grands moments beethovéniens.
Le final, sur le souffle s’éteignant progressivement de la soprano, nous a fait penser que chez les latines, l’air, la respiration et l’esprit avait un même nom « anima ».
C.Z. La Marseillaise • 5.03.1982
Ecrin d’éternité
Au programme, tout d’abord, une création de François Bousch : « Écrin d’éternité ». Un bien joli titre pour une musique jouée au millimètre, ondulant comme la houle, et roulant comme un tonnerre. Un mélange de sérénité et de violence, d’espérance et d’échec, à l’image de la conquête spatiale à laquelle cette oeuvre est dédiée.
A.D. Nouvelle République • 11-12.10.1986
Quasar
« Space Opéra aux Greniers Saint-Jean »
Il s’est agi de créations. François Bousch d’abord avec « Quasar ». Déjà le titre se réfère aux mystères des astres. La pièce est assurée par les seules percussions, celles de l’ensemble nantais de Gérard Hiéronymus et les instruments délicats délicatement imitatifs de la nature de la Galerie Sonore, confiés à un groupe d’enfants. A noter tout de suite avec quelle sensible attention les petits interprètes se sont acquittés de leur rôle. Et puis le contraste des percussions d’orchestre et des subtiles et fragiles sonorités des voix des bois et écorces exotiques a créé une distance comme un agrandissement de l’espace investi. « Quasar » est une pièce ambitieuse de plus de trois quarts d’heure, introduite par une bande enregistrée au bord de l’infrason. Les percussions qui vont s’y inscrire semblent venir de très loin, amenant les coups de vent des cymbales, puis le chuchotement des instruments extra-européens. C’est une musique pour rêver d’abord, et puis qui s’enfle, éclate, se disperse et s’achève dans un carillon tranquille, à la manière d’un heureux voyage.
Joseph Fumet, Le Courrier de l’Ouest – 12.10.1989
Spirales Insolites
Enfin François Bousch qui dirigeait ce concert, l’a conclu avec son oeuvre « Spirales Insolites ». Roger Tessier avait tenu à le préciser : il ne s’agissait pas d’une composition de circonstance à finalité pédagogique, mais d’une pièce conçue pour des professionnels de haut niveau. L’ensemble du Conservatoire d’Angers l’a jouée avec foi.
C’est la mise en lumière des franges les plus lointaines du spectre sonore : la munificence de ces « Spirales insolites » séduit d’emblée. Et cette remuante architecture fascine : on passe des « murmures de la forêt » à l’aventure cosmique ! Ce n’est plus l’extase de la contemplation mais l’ivresse de l’invention ! Les « Spirales insolites » ont fait côté public un « tabac » !
Joseph Fumet, Le Courrier de l’Ouest – 9.10.89
Soleil Mémoire
Soleil-mémoire de François Bousch est à mon sens l’oeuvre la plus mûrie de la soirée. L’interaction des sons instrumentaux, produits par les flûtes (Nicolas Brochot), la harpe (Frédérique Garnier), et du Syter de Daniel Teruggi est, de toute manière une solution musicale d’avenir (et de présent aussi d’ailleurs). L’utilisation du Syter complique le jeu et produit un effet scénique, théâtral, auquel on ne peut rester indifférent. Si l’acousmatique est un au-delà de la musique, la transformation en temps réel permet un au delà de l’acousmatique, qui ajoute un élément magique non négligeable. La flûte devient instrument à percussion, caisse de résonance. Que la harpiste brosse ses cordes comme une élégante démêle sa chevelure et l’on entend aussitôt passer un train ! Tel est le mystérieux paradoxe de cette musique par ailleurs très euphonique et semée de discrets repères tonaux. François Bousch est de l’Itinéraire, pays d’un bonheur acoustique contemporain. Cela s’entend.
Jacques Bonnaure, La Lettre du Musicien – 02.90
Fissions d’échos
Le soliste était François Bousch, l’un des plus grands spécialistes de la guitare électrique. En fait, à part quelques rares instants, on a complètement oublié l’instrument cher à Segovia. Mais ce qui nous a été présenté était passionnant pour qui s’intéresse peu ou prou aux techniques sonores contemporaines. François Bousch a une manière bien à lui de traiter son instrument qu’il joue le plus souvent à la façon d’un psaltérion. Quant aux « plectres » qui servaient à pincer les cordes ils sont remplacés par divers accessoires allant de la brosse aux aiguilles à tricoter… Mais l’essentiel tient dans l’appareillage électronique, amplis, chambre d’écho, boucles d’enregistrement qui permettent de prolonger certaines notes, celles-ci étant transposées électroniquement, grâce à des diviseurs ou des multiplicateurs de fréquences. Certes on est loin de Bach ou de Sor, mais c’est diablement intéressant, et bien dans la ligne du récent festival électroacoustique.
Guy Bouchaud, Ouest France – 30.3.90